Étape 3 : Nosy lava

Étape 3 : Nosy Lava

La navigation entre baramamay et la baie où nous faisons étape une seule nuit est sans grand intérêt.peu de vent , du moteur , une baie à patates de corail mais un mouillage correct .nous passons une bonne nuit avant de repartir au lever du jour pour nosy lava . Le vent pointe son nez en fin de navigation , plus nous descendons , plus nous trouvons le vent .

Nosy lava est une île sauvage , aride , escarpée , isolée .

Cette île a été un bagne au temps de la colonie .nous cherchons la baie la plus abritée possible du vent pour mouiller. De loin , une énorme croix de pierre se dresse. Un seul autre bateau est au mouillage mais bien éloigné du nôtre . Quelques pirogues à voiles rentrent au coucher du soleil . Il y a plusieurs baies . L’exploration de l’île est prévue pour le lendemain .

C est de bonne heure que nous partons avec le canoë accoste la plage la plus proche du bateau .a pied , nous nous dirigeons d’abord vers une sorte de chemin de crête , en hauteur , mais nous revenons sur nos pas car le trajet pour accéder à l’autre immense baie semble très long .

Le soleil tape fort, nous allons vers le centre de l’île à travers la savane avant de nous retrouver sur un petit chemin coupant les hautes herbes sèches . Nous arrivons enfin au point de vue donnant sur la grande baie où de loin , nous apercevons deux pêcheurs sur la grande plage de sable blanc ainsi que des ruines sous les arbres , en retrait de la plage , vers l’intérieur de l’île. Il est aisé d’imaginer l’arrivée des navires et des prisonniers grâce à des restes d’une jetée de pierres . Aux abords des ruines de la prison , l’atmosphère est lourde de mémoire sombre . Toutes les boiseries des fenêtres et portes ont été pillées après la fermeture du bagne. Seules les pierres gardent l’empreinte de ce passe sinistre . La nature a envahi les ruines, les racines et lianes grimpent sur les vestiges du bâtiment pénitentiaire . Ici , on reconnaît les restes de la maison du maître , plus loin , ce sont les cellules , cachots et latrines . Un vestige de chapelle se situe près d’une grand bâtisse de type réfectoire . En visitant ces ruines , on pourrait se croire quelques siècles en arrière .

En longeant la plage sur le chemin du retour , nous observons quelques pirogues filées avec la brise vers d autres baies. Cette grande île longue cache dans ses recoins au moins deux ou trois villages éloignés des récifs , enfoncés au creu des collines . On entend au loin des voies d’enfants et le bêlement des chèvres .

À notre passage près de la mangrove , nous récoltons à nouveau de belles algues avant de reprendre la marche dans la savane pour rejoindre la petite baie où mouille notre bateau . Quelle belle promenade ! Une fois à bord , une balade avec palmes et tuba vient clôturer nos activités extérieures du jour . Nous préparons le bateau pour la navigation du lendemain.

Quand nous quittons Nosy Lava à l’aube , je me dis que cette île spéciale aurait mérité un arrêt plus long mais notre périple est programmé sur une durée non élastique .

Prochaine étape : la rivière !

Baramamay

Étape 2: baramamay

La baie dont nous avions tant parlé avant d’y aller s’avère être un mouillage sans grand intérêt , très rouleur .

Nous avons passé une mauvaise nuit , secoués par la petite houle sous la lune montante . À l’aube , nous quittons la baie direction Baramamay , le village dans le lit de la rivière. Nous connaissons ce mouillage , l’an dernier , nous avons joué une représentation de Mélodie Solaire et nous sommes curieux de voir comment sera l’accueil , un an après ! Que sont devenus les lampes solaires offertes aux enfants ?

La navigation est courte , c est agréable d’arriver tôt au mouillage .

Cette fois , nous mouillons légèrement en retrait du village qui peut s’avérer très bruyant selon les boutres à l’ancre devant la plage .

Il y a du courant dans le lit de la rivière , le trajet en annexe est pittoresque .

À peine les pieds au sol que nous sommes accueillis par des visages connus.

Daniel, l’instituteur et Ravola , le bibliothécaire sont là pour nous dire très vite que les lampes sont foutues : est ce qu on va rejouer le spectacle mais surtout redonner des lampes ? Nous exprimons notre surprise de savoir toutes les lampes foutues et expliquons à Daniel que ces lampes ont un coût , que l’idée est d’en donner une fois par endroit . Peut être pouvons nous simplement jouer le spectacle sans distribution de solaires ? La balade dans le village est sympathique en compagnie de ravola et Daniel . Nous commandons une natte à la tresseuse du coin , prenons rdv pour le yoga matinal avant de rejoindre notre bateau .

Au soir , le katamaran de Fred , avec ses clients et son marin Lala mouille proche de nous . Salutations au loin , on passera boire un café à son bord demain , après le yoga .

Pour le yoga, nous sommes attendus , de bon matin par Ravola, Daniel et quelques enfants spectateurs. Après la séance, la balade dans le village nous conduit jusqu à la case de Daniel où nous donnons un peu de linge à laver , sa femme propose des services pour les bateaux de passage . Je donne un livre pour enfants à Ravola et sa bibliothèque . Il y a la queue devant les fontaines , le village manque d’eau , il nous faudra aller au village d’en face pour récupérer quelques bidons avant la descente au sud .

Nous passons comme prévu sur le bateau de Fred glaner des infos pour les prochains mouillages . Lala , le sympathique marin me propose d’aller avec lui ramasser des algues pendant que Fred balade ses clients au village . Nous acceptons avec joie , c est justement ces fameuses algues comestibles de la région . Elles poussent dans le sable , au pied de la mangrove , comme de la trainasse . De loin on dirait une pelouse .

Lala nous explique comment les cuisiner pendant la cueillette . Chacun repart avec un bon sac à trier avant de les ébouillanter .

Après la cueillette, c’est l heure des corvées à bord : faire le plein du gasoil (6 bidons de 20 litres à déverser dans la cuve), puis ensuite 120 litres d’eau en bidon à repartir dans les deux réservoirs.de quoi piquer le dos du capitaine !

L’après midi , c est balade au village et en annexe dans la mangrove , visite de l’autre village ( celui où il y a de l l’eau à la fontaine ).

Nous constatons que sans l’attrait des lampes , le spectacle semble crée peu d’intérêt .nous décidons de faire les pleins d’eau avec l’aide d’un jeune le lendemain , de refaire une récolte d’algues puis de reprendre la mer .

Partir vers l ouest et le sud

Partir vers l ouest

Étape une

Après avoir fait tous les pleins à nosy be , nous retournons à la baie des russes le 7 sept , à notre bord , nos passagères malgaches dorment tout le trajet .

La baie des russes est le point de départ pour notre descente de la côte ouest malgache , un beau périple en vue avec au menu de belles heures de navigations .

Nous avons réserver pour une nuit un bungalow chez André ( l’autrichien ) et sa femme Voula. Ils tiennent ensemble un gîte , offrant la possibilité du bungalow , de bons repas mais aussi une épicerie un peu mieux achalandée que les autres de la baie .

Andre fait aussi un très bon pain au sesame que nous avons également commandé .

Dans la baie , c est avec plaisir que nous retrouvons les amis du bateau Chuligi . Nous prenons l’apéro avec eux , Marcel vient pratiquer le yoga avec nous , je fais découvrir le village à Joanna qui m’offre une jolie robe pour mon anniversaire. J adore porter les vêtements des autres , ils donnent une autre option que ce que j aurai choisi moi même.

Nous fêtons mon anniversaire au gîte avant de reprendre la mer , direction la petite baie d’après. Ce sera l’occasion de découvrir un autre mouillage .

Portraits en forme d esquisse

Portraits en forme d’esquisse

Ce que j’aime avec le voyage en bateau , c’est rester quelque part suffisamment longtemps pour créer un lien avec les personnes que le soit-disant hasard a mis sur notre route .

Cela fait plusieurs fois que nous passons à la baie des russes mais c est la première fois que nous restons aussi longtemps .

Clarita tient une gargote dans laquelle elle vend du pain et des brioches qu’elle fait elle même chaque jour sur son fatapere ( petit réchaud à charbon utilisé de partout à Madagascar … d’où l’énorme traffic de charbon de bois, responsable de la déforestation ). Elle vend un peu de tout , de la banane , des œufs frais en passant par les piles ou le café . Clarita propose ses services aux bateaux de passage ( vente et cuisine du canard local élevé exprès pour revendre aux touristes , lessive , etc etc ). Elle vit dans sa boutique près des pêcheurs , avec son bébé aira , une jolie petite fille bien dodue . Comme de nombreuses jeunes femmes malgaches, Clarita à un fils aîné qui habite loin d’elle , chez sa mère , dans la province au dessus de tamatave , près de Sambava . Le mari de Clarita est souvent absent , il part pêcher ou vendre sa pêche ( ainsi que du charbon ) en ville . Elle gère bien sa gargote , sans vendre d’alcool au détail , la petite est la , assise sur une natte avec les canards , près de la cuisine extérieure , sous l’arbre .

Mama be tient la boutique au milieu de la baie . Elle voit les choses en grand et mène de main ferme la construction d’une discothèque et d’un restaurant près de sa boutique où les jeunes viennent écouter la sono dissonante qui crie du ragga ou encore les tubes malgaches .

Beaucoup d’hommes viennent boire ici , ils tombent ivres au milieu des canards .

Mama be vend aussi du Kat . Elle en impose avec son sourire aux dents en or !

Clorentida est femme de pêcheur. Elle mène sa pirogue à rames seule ou avec l’un de ses enfants en bas âge. Elle rame énergiquement en direction des voiliers pour vendre calmars , miel, bananes ou confiture de papayes qu’elle fait elle même .

Clorentida habite un peu à la baie des russes ( souvent sans les deux petits gars qu’elle fait écoper à l’avant de sa pirogue ) et un peu à kismani , une autre baie . Pour passer d’une baie à l autre , elle navigue avec son mari dans une grande pirogue à voile . Nous l’avons croisé à plusieurs reprises avec son beau sourire , nous lui avons acheté de la confiture , des fruits , du crabe. Elle porte souvent les vêtements que je lui ai donné et ça me fait plaisir de la voir arriver de loin avec mes fringues sur le dos !

Pour mon anniversaire , elle m’a offert du calamar encore vivant avant de repartir à kismani .

Brillantine Anzette est la très jeune femme de Salim. Elle tient sa boutique quand il part pour plusieurs jours en mer. Anzette a deux enfants: William qui vit chez tantine à hellville mais qui est la pour les vacances et la jolie marie Annick , un bébé espiègle et rieur qu’elle a eu avec Salim l’Annee de ses 20 ans .

Dans la boutique de Salim , tenue par Anzette , il y a des oignons et des tomates comme de partout ailleurs , mais il y a surtout du rhum vendu à la dose , de la menthe fraîche et du Moringa .

Anzette et bébé marie Annick ont été nos passagères aller et retour baie des russes Cratere . Elles ont dormi paisibles dans la cabine à l’aller comme au retour . C’était un plaisir de rendre service .

Tawashi

Tawashi

Depuis peu , j’expérimente le tawashi à bord pour laver la vaisselle .

connaissez vous cet objet à faire soi-même pour remplacer les éponges ? C est un principe de tressage d’origine japonaise , utilisant des bandelettes de tissus recyclés ( de type t-shirt ou chaussettes ou encore leggings ) que l’on noue avec ces doigts .

Au début , le tawashi ( j’adore ce nom ) fait maison ressemble a … rien ! Puis , progressivement , le résultat prend une forme s’approchant du modèle du tutoriel vidéo vu sur les réseaux sociaux ! La base avec une boîte et des pinces à linge convient bien à la vie à bord ! Que du matériel déjà utilisé pour autre chose , à terre , une planche avec des clous peut être encore plus efficace .

Quand le tawashi est réussi , il est enfin utilisable pour la vaisselle . La sensation est très différente qu’avec une éponge , le résultat me semble mieux avec le tawashi .

Je déteste les éponges , qui sont à mes yeux de vrais nids à microbe , j’ai tendance à vouloir en changer tout le temps , geste absolument pas écologique. Changer une habitude de ce type « geste usuel quotidien ! » est parfois plus complexe que prévu . À bord , changer la manière de faire la vaisselle prend tout son sens , il faut trouver la solution utilisant le moins d eau possible . Bien sûr , à terre , si vous possédez un lave-vaisselle , ce post est désuet !

Bref , avec de la patience , du temps de libre , chacun de nous peut innover , fabriquer , recycler ses propres déchets textiles et bousculer d’un poil ses habitudes ! Vive l’effet papillon !

En route pour la planète la plus bio , au maximum de mes possibles ! Chaque geste compte si il s’inscrit dans le quotidien ! Une politique d’action personnelle en mode colibris !

Voici la photo de mes tawashis . J’envisage , je dirais mieux , je vais oser en offrir à Noël car j’aime les fabriquer moi même .

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