Distortion temporelle

Observation privée d’une distortion temporelle

Depuis quelques mois déjà , la vie à bord crée une distortion temporelle . C’est une étape de vie différente qu’à terre. Ici, il y a la possibilité de percevoir une lenteur utile , un style de vie ou la valeur du temps présent est perçue autrement qu’avec les heures comme on les connaît quand on vit à terre. J’ai ce sentiment de vivre proche du yoga , de la lune , du soleil, du vent . L’eau est une préoccupation , elle aussi prend sa large contribution à ressentir le présent .

Quand nous restons ainsi au corps mort ou à un mouillage sans trop de sorties à terre , l’envie de créer démange le bout des doigts . Il y a de la place pour exprimer ses doigts , son esprit aussi . Lire , jouer , écrire , dessiner , essayer de nouveaux gestes écolos comme faire de la lessive à base de savon noir liquide ou stocker les bouteilles pour les donner en brousse , réutiliser un objet plusieurs fois sous plusieurs angles sont les privilèges de cette distortion temporelle .

Méditer , respirer , partager .

Prendre tout son temps pour vivre simplement en connection avec la nature, avec les éléments , avec bonheur et tendresse .

J’aime la vie à bord , elle est vraie . Simple . Sans chichis .

Le temps des travaux

Pendant les travaux

Pour la durée des travaux en cours , nous restons au corps mort de la marina de cratère . Le rituel s’installe , chaque matin ou presque , nous partons en annexe au ponton , tapis et bassine de linge sale sous le bras, sacs à douche et noeud de chaise à l’arrivée . Le capitaine conduit l’annexe , je m’assieds toujours à la même place .

En premier , lessive ( avec mon super sac spécial lave linge de voilier ) et yoga . Pendant la séance , c ‘est le défilé matinal des gardiens de bateaux . Ceux qui reviennent à terre , ceux qui partent à bord . La fontaine est le point de rencontres ça discute en remplissant un bidon ou encore en se rinçant les pieds . Et nous on est là , insolites mais bien respectés . En fin de séance , il y a encore plus de va et vient . Nous prenons la douche et rinçons la lessive avant de revenir à bord pour le petit déjeuner . De la , selon les jours , c est soit on part en ville pour quelques courses , soit Alain va poncer son futur caillebotis pendant que je reste à bord à mes occupations ménagères . Ici L eau est un peu crassoue , je fais la vaisselle dans l’évier . Sans eau de mer . C est fou comme les tâches ménagères prennent du temps sur un bateau . Le chantier caillebotis ( sur le bateau du pote Bernard ) se termine vers 12h30. Repas et sieste : un rituel stable ! L’après midi varie selon l’humeur et les urgences de type : acheter de l’essence pour le groupe ou encore récupérer la lessive faite à la machine de la marina !

À la marina , j aime bien observer ce microcosme entre les voyageurs , les marins locaux , les vahazas vivant à bord de leur bateau sans trop naviguer , les filles du bar . Ce bout d’impasse est plaisant . Vivre à bord d’un bateau change l’approche du voyage . Je connais Madagascar , je l’ai bien sillonné à terre pendant quelques années . Je ressens un difference de l’aborder avec la lenteur du bateau . C est vrai que nous passons beaucoup de temps à bord et nos escapades en ville sont ponctuelles . Ici ce que je vois le plus c est les pirogues , les bateaux .

À la fois en ville et loin d elle . J aime cette manière de vivre le voyage , avec lenteur , douceur et autonomie

Cratère base nautique locale. Nosy be

Cratère :

Nous avons mouillé à cratère, à la marina . Dès que l’annexe est à l’eau , nous rendons visite à Bernard à bord de son waram. Il vit ici depuis une 12 enne avec yolande dite yoyo . Il nous donne les démarches à suivre pour l’obtention du visa et la clearance du bateau avec permis de circulation . Comme c est samedi bien entamé , il suggère que nous restons discrets, en mode clandestins , à la marina et que nous allions tranquilles lundi ! Ça veut dire pas de match en ville , ni de sortie hors périmètre de la marina ( même si en théorie on est déjà illégaux en posant le pied au sol … ) notre week end a territoire réduit commence ,ce doux ralentissement , ce fameux mora mora, nous grignote à notre insue …

la contemplation des pirogues débute. Et le week end est déjà fini !

Il faut une heure trente environ pour aller à hellville avec le bateau .La journée du lundi sera consacrée entièrement aux formalités d’entrée pour nous et notre gros bébé ! Le mora mora étale sa puissance quand il s’agit d être confrontés à plusieurs services publiques à la suite , il faut déployer patience et rebondissements pour obtenir vers 16 h toutes nos autorisations et visa !grace à Romeo , le guide qui nous a choisit dès notre arrivée au mouillage , les heures d’attentes ont été fructueuses : pendant que le taxi ( payes par nous bien sur ) emmenait le policier à l aéroport munis de nos passeports remplis avec la somme exigée pour un visa de 3 mois arrivée par mer avec bateau , Roméo est venu avec nous au marché , puis déjeuner dans la cantine de son choix . Il a aussi organisé le change et d’autres facilités ( gardiennage de l’annexe , photocopies , etc etc ).c’est un guide officiel pour accueil des bateaux, selon lui . La frontière entre l’officiel ou le non officiel semble parfois floue . Et nous voici à combler les heures d attente dans la joyeuse pagaille de Madagascar… je reconnais l’odeur du fatapera ( petit barbecue ambulant typiques) qui flotte en ville , les couleurs , la musique , les Charettes zébus , tout est la , avec cette saveur spécifique . Les sourires illuminent les visages, ça danse , ça rie , ça discute ! Beaucoup d’enfants souriants qui crient bonjour vahaza sur notre passage . La pauvreté fait partie de cette joyeuse cohue bohue , de ce grand mélange coloré , gonflé d’odeurs singulières . Que de vie !

Une fois les démarches effectuées , reprise de la mer sur le trajet de retour à cratère .

Nous descendons nous inscrire à la marina , pour profiter des nombreux services disponibles pour les voiliers de passage , la douche même froide est bienvenue . Le petit restaurant en forme de wagon de train recyclé offre une petite carte familiale sympa , si je recommande la pizza végétarienne , le capitaine se laisse séduire par la viande de zébu réputée excellente .

Dès le lendemain , il faut se faire à nos nouveaux quartiers ! Le chemin de terre et de trous si je peux me permettre est tout cagneux . Que ce soit avec le taxi ( peu sont ok pour aller au bout de l impasse de cratère ) ou avec la mobylette ! Chaque jour à été bien rempli entre les achats du bois pour refaire le caillebotis ou la voilerie pour la réparation des voiles tant attendues . La semaine a défilé ainsi avec le bercement du mora mora ( et du foot )en lame de fond .

Le week end special luxe en Mobylette a été exquis ! Surtout le dimanche à lire au bord de la piscine en attendant la finale de la coupe du monde !

Et hop , en ce lundi ou tout le monde même ici au bout monde parle du match , c ‘est reparti pour une semaine à terre : opération caillebotis en cours , voiles en attente , courses …

Mayotte nosy be ! Ç est fait !

Mayotte – nosy be :

Une étape sans problèmes !

Après avoir fait le plein d’eau au ponton et rempli les formalités de départ pour le bateau, nous voici prêts pour le départ . Le dernier mouillage ( avec annexe déjà sur le ponton , ce qui signifie : pas de descente à terre ) est l’îlot de Bandrele . Un bel endroit où nous reviendrons pour traîner quelques jours , idéal pour le yoga matinal, inspirante par sa nature généreuse, aux baobabs dodus et au chemin de randonnée à découvrir . Nous aimons ces stand by d’avant navigation . Le corps- mort du parc marin nous offre une bonne nuit de sommeil . C est de bonne heure que nous naviguons vers la passe sud pour sortir du lagon . En deux heures , nous y sommes avec bien sûr un pré serré mais un courant porteur .

La sortie de la passe secoue , les vagues viennent dans tous les sens mais notre navire file malgré tout . La différence entre la pleine mer et le lagon se fait bien sentir !

Pendant quelques heures , nous aurons un bon petit vent même si sur les 39 h de navigation , nous avons du passer au moteur car il n ‘ y avait plus du tout de vent !

A l’ approche de Nosy be et des côtes malgaches , le vent est absent , la nuit est bien noire. C’ est avec le lever de lune que le vent reviendra mais nous sommes presque arrivés. Le mouillage de nuit se passes sans problèmes. À 2 h du matin , notre bateau est dans la baie de cratère . Enfin ! Les dernières heures sont les pires !

Au réveil , les pirogues à voile et les rivages malgaches sont enchanteurs ! Tonga soa !

Bye bye mayotte ; à bientôt

Ok on a bien traîné ici dans ce beau lagon. De belles rencontres , de beaux moments ; il est temps de reprendre la mer ! Direction Nosy be ! Ce matin, c est actif , entre les pleins d eaux et les dernières courses , la matinée a été mouvementée . Nous voici prêts à naviguer . Ce soir , dernière pause dans ce beau lagon et demain retour à la pleine mer ! À bientôt les amis !