La première grande navigation de ce voyage : 30 heures
L escale à takamaka était une transition sans trop de saveur pour se préparer à la première grande navigation de ce voyage . Même si la baie est jolie , les tortues en cage , la houle en rouleaux qui rend difficile voir délicat l arrivée en annexe( nous en avons fait les frais à nos dépends le premier jour , l annexe s est faite embarquée par un rouleau ! Heureusement que le capitaine prévoyant avait mis de côté l option moteur et qu on était venu à la rame. Cette annexe , indispensable , est bien lourde à manipuler .une fois pleine d eau et de sable , il nous a fallu de l aide pour la remettre à flot )m ont laissé perplexe …
de bon matin , nous voici prêts pour le départ . Tout est rangé , il y a de quoi manger sans cuisiner en mer . C est parti ! Sous la pluie , nous quittons la baie direction African banks ! Alain hisse rapidement la grande voile , puis le génois . Il y a un peu de vent pour une allure au portant . La houle est au cul du bateau , quand le vent faiblit , on dandine juste assez pour me coller le mal de mer si je traîne à cuisiner ou à l intérieur . Comme le vent faiblit , le pilote surnommé giscard barre mieux que nous . Le rythme de la navigation s’installe doucement . On pique des roupillons chacun son tour . Alain règle les voiles avec finesse pour optimiser le peu de vent . Avant le soir , nous sommes au large. Plus de terre en vue . Avant la tombée de la nuit , la douchette dans le cockpit enleve un peu du goût salin . À la nuit , le vent faiblit . Alain commence par dormir , lui , évidemment , descend sans problème dans notre lit breton à l avant du bateau pour dormir , bien que cette fois , il a du mal à trouver le sommeil . Quant à moi , je dors sur une des banquettes du cockpit . Il me réveille quand nous avons la visite d’un oiseau qui s’installe sur la barrière de la jupe . Toutes les deux ou trois heures , en fonction du sommeil de chacun et du bateau , nous alternons à veiller à la bonne marche du navire : garder le cap , veiller sur la mer et le pilote , écouter les bruits de voile , regarder l anémomètre et navionixs ( notre logiciel de navigation qui indique au fur et à mesure de la trace , la vitesse du bateau ). L’oiseau reste à bord jusqu’au petit matin , sans se soucier de nous .
Dans la nuit, nous croisons la route d’un gros navire de pêche sans radar , je réveille le capitaine pour être sure de ce qu il faut faire : pas simple d évaluer la direction du navire à tribord ! Bien sûr , je débute, peut être qu’avec des années de mer , je saurai mieux me débrouiller. Alain rectifie légèrement le réglage des voiles , modifie le cap de 10 degrés . Le peu de vent fait parfois taper la voile . À l Aube , je sors du sommeil , le capitaine dort aussi dans le cockpit : nous avions l oiseau pour veiller !
Je reprend mon quart , il part dormir un peu !
Après le petit déjeuner , Alain réfléchit à haute voix : avec ce peu de vent , faut il tenter le spi ?
Allez oui ! On se lance ! Il remet le moteur , je reprend la barre pour la manœuvre Il faut d abord affaler la grande voile. Rouler le génois puis hisser le spi ! Tout se passe bien , le capitaine est si fier devant sa magnifique voile de couleur !
L effet du choix sur le bateau est immédiat : plus de roulis , on dirait que la mer a changé mais c est l’allure qui est différente !quel plaisir de sentir une douceur de brise !
Il fait très chaud , on cherche le peu d ombre pour tenir sous le soleil au zénith .
L immensité du bleu , à perte de vue , est une sensation extraordinaire , les émotions , les pensées surfent avec la vague et le vent .
Soudain , on aperçoit la terre, d abord floue puis doucement les contours d’une île se dessinent .
Alain décide d’affaler le spi, avec l aide du moteur et ce vent qui baisse encore , il dirige cette manœuvre délicate ou je l aide pendant qu il ramène le spi sur l’avant du bateau . J’ai un trac fou quand nous devons entreprendre ce genre de choses qui me sont inconnues . Mes mains tremblent , le cœur bat plus vite… youpi ! Manœuvre réussie ! Le capitaine est joyeux , je suis soulagée.
Une bande de dauphins s’amusent près du bateau ; c est une chorégraphie au large , un ballet joyeux ou les jeunes sautent en tournant . Quelle émotion de vivre ça ! C est magique .Alain pêche vraiment peu pour un marin , cependant , il a péché un thon jaune ,en fin de navigation , pas trop gros mais suffisant pour un bon repas du soir !
Nous approchons enfin du banc africain ! Un palmier ,quelques cocotiers , du sable blanc , un récif , des milliers d’oiseaux; le tout posé au beau milieu de l’océan , c’est incroyable . L’eau turquoise accompagne la manœuvre du mouillage !
Après 30 heures de navigation, nous voici arrives au bout du monde . On dirait le paradis !



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